J’ai 14 ans lorsque j'entends le premier appel de la musique. Il provient d’un jeu vidéo, séduit par la mélodieuse mélopée du piano, je me jette ni une ni deux sur la toile, y trouver des partitions, et apprendre cette musique qui m’obsède. Certes, je ne connaissais alors rien aux notes, temps et mesures, mais aider d’une grande soeur pianotante j’apprend, dans la joie de voir s’élever de mes doigts cette musique merveilleuse.
Et puis j’oublie, je me perds dans les études et la vie, jusqu’à mes 20 ans, ou j’entends à nouveau l’appel, cette fois de multiples directions : un groupe de folk-métal qui me passionne me fait découvrir la vielle-à-roue, tandis que des amis m'entraînent sur la basse dans des sessions de jam psychédéliques, et que mes colocataires guitaristes me font chanter et jouer du Brassens. De cette exploration musical sortira un concert, “La Tour des miracles”, dans le lequel j’aurais ma première expérience de la scène, en tant que chanteur et bassiste.
A cette époque, je suis étudiant en physique, à l’EPFL, en Suisse. Mais les études ne me conviennent que mal, et je pars finalement, en 2015, sac-à-dos sur le dos et guitare en poche, direction la route, le pouce levé, pour me mener dans les contrées nordiques. Quelques mois plus tard, je passe par la France, direction l'Amérique du sud (après les grands froids, il me fallait de grandes chaleurs !). Profitant d'une escale à Saint-Gervais pour danser sans interruption plusieurs jours durant, j'y rencontre une agréable compagnie qui m'alpague dans ses aventures, accompagnée d'un grand chapiteau jaune et bleu, et d'une belle bande de personnage plus fous et loufoques les uns que les autres; ma foi, ils m'allaient bien !
Pour gagner notre croûte, on joue dans la rue, sous le chapiteau, nos histoires en musique, nos victoires, nos amours, nos peines et nos joies; on joue pour les gens, mais surtout pour nous, pour donner à nos âmes un pouvoir d'expression qui nous convient mieux que les mots. A force de jam les soirs de pleine et moins pleine lune avec Julien, nous finissons par nous dire : "Et si on faisait la même chose, mais sur une scène, avec des gens qui bougent et tournoient; si on leur faisait danser nos histoires, nos émotions ?" On embarque Elisa dans l'affaire, et le tour est joué, nous voilà à Gennetines sous le feu des projecteurs, sans avoir vraiment eu le temps de comprendre ce qu'il s'était passé... Pour notre plus grande joie !
Né en suisse d’une famille française, je découvre la musique à 7 ans à travers le violoncelle, puis le chant, puis le saxophone. En même temps que le saxophone vers mes 15 ans, je découvre la guitare, plus précisément le jazz manouche.
Alors je deviens fan de jazz…
La guitare me suivra à travers mes voyages, mes années de tour de France en charpente, jusqu’à présent dans le monde du spectacle.
A plusieurs reprises je me casse la mains, les doigts, le bras… Et recommence la guitare jusqu’au moment ou j’en ai marre. Et je me retrouve face à un accordéon.
Alors je découvre cet instrument qui propose l’accompagnement et la première voix en même temps. Je décide de l’apprendre sans même savoir lire les notes. Je ne sais ou se situe le do de mon accordéon mais je sais que j’aime ses sons.
Un beau jour à force de jouer avec les copains pour les autres copains,on se lasse. A la recherche d’aventures nous partons faire la manche, la rue… Nous gagnons alors de l’assurance, de la folie, de l’argent et un nom : le Trio Baladins.
C'est à 7 ans, lorsque j'ai demandé à mon grand père de m'apprendre le violon, que l'aventure a commencé... Accompagnée par la bienveillante patience du pépé violoniste, j'ai décortiqué des partitions classiques en concours, examens et concerts.
Les mélodies classiques, mais aussi folk, ont animées mon archet et mes pieds, et ce depuis ma plus tendre enfance. J'ai d'abord regardé, l’œil grand ouvert, jouer mon grand-père en bals, puis à 13 ans, je l'ai rejoint sur scène dans un groupe de musiques traditionnelles grenoblois. C'est alors que les bals, les festivals, les concerts classiques et folks, les spectacles et l'enregistrement d'un album ont accompagné mes devoirs de collégienne, puis de lycéenne.
À 18 ans, j'ai décidé de quitter les Alpes pour voguer en compagnie de saltimbanques, de caravanes et d'un chapiteau... Oui, un chapiteau est un lieu animé de magie, où tout peut arriver ! Entourés de camions, de quelques poules, et d'un amour commun pour la musique et la danse, trois baladins commencent par jouer trois notes, trois mesures, puis trois valses, puis..., puis..., ... la tournée des troubadours peut commencer...
Ellwen Barbault
La diversité me nourrit. Depuis toujours.
D’ailleurs avec un père breton et une mère réunionnaise, je n’ai jamais su faire autrement. Depuis ma petite enfance, tout est excuse à créer un spectacle, une histoire, une chorégraphie (...etc) et ce, à peu près partout.
Prendre des cours de danse et de théâtre est donc apparu comme une évidence. La danse, sous diverses formes (classique, contemporaine, moderne-jazz…) est ce qui a pris le plus de place et d’importance dans mon coeur et ma vie.
A 12 ans, mon corps m’a imposé l’arrêt de cette passion. J’ai donc continué mon chemin vers les planches à travers le théâtre et le chant (que je pratiquais en parallèle). La résignation n’étant pas vraiment mon fort, j’ai recommencé -deux ans après- à danser petit à petit en découvrant en famille, les danses bretonnes.J’en ai dansé une dizaine d’années, y ajoutant discrètement (selon moi ^^) ma petite dose de chaloupé réunionnais.
Des douleurs plus fortes et permanentes ont pris place, me forçant à arrêter de nouveau. Cinq ans se sont passés sans que je ne danse un seul pas. Et j’ai rencontré Julien.
En le voyant découvrir, émerveillé, le folk à Gennetines, s’est réveillée en moi l’envie de me remettre à danser. Je l’ai donc rejoint à Saint Gervais. Et cette fois j’ai compris.
J’ai compris qu’il fallait que j’écoute mon corps, le comprenne, que j’adapte ma manière de bouger et que je danse avant tout avec moi même. Tout est devenu possible. En rentrant en Bretagne, j’ai trouvé une jeune association de folk (la Balette Saucisse) où m’investir et organiser des bals. Alors, j’ai retrouvé pleinement le plaisir de danser tous les mois, puis toutes les semaines en bals, festivals, ateliers…
J’ai poussé les portes de nombreux cours en dehors du folk (tango, danse contact, kizomba, zouk, lindy hop…) pour nourrir cette soif toujours grandissante de diversité. Et je trouve depuis que le folk est, pour moi, le parfait terreau pour exprimer toutes ces explorations et métissages. Je me suis découvert un réel plaisir de transmettre mes valeurs et mon amour pour la danse, d’abord en binômes puis de plus en plus par moi même. Alors quand Julien (soutenu de Bryan) m’a proposé de m’occuper de la programmation du Trio Baladins et d’y incorporer mes ateliers à leur musique, j’ai accepté avec grand plaisir.
En plus, je ressens un réel engouement quand ils et elle jouent. Pas seulement parce que je les connais, que nous vivons ensembles et que nous avons des convictions en commun (même si évidemment, ça aide énormément !^^ ). Je ressens aussi leur authenticité et chacun d’entre eux s’exprime, pleinement, dans leur musique, avec ce qu’il ou elle est, entièrement et simplement. Et j’aime le simple fait de pouvoir le faire moi aussi, à ma façon et avec elle et eux.